Difficultés langagières : quels impacts sur le plan social et à l’école ?

Les difficultés langagières risquent d'affecter l'épanouissement à l'école

Dès la naissance, un enfant découvre qu’il peut communiquer et toutes les interactions sociales qu’il a participent au développement de son langage. À ce stade de la vie, il est important de comprendre la relation bidirectionnelle qui unit le développement langagier et le développement socioaffectif des jeunes enfants. Les difficultés langagières peuvent dès lors se manifester bien au-delà de la parole et des échanges verbaux. C’est pourquoi il convient de pouvoir en décrypter les effets sur le plan social et sur le plan émotionnel. De plus, les difficultés de langage non prises en charge lors de la petite enfance vont fort probablement suivre le jeune lors de son entrée à l’école et semer des embuches sur son parcours.

Il convient donc de porter une attention particulière aux manifestations potentielles des difficultés de langage dans la vie de tous les jours d’un enfant. C’est que nous abordons dans cet article.

Comment le langage affecte-t-il le développement socioaffectif ?

Les difficultés de langage durant la petite enfance peuvent restreindre la capacité d’un jeune à s’exprimer clairement lors de ses interactions et, justement, à entrer en relation avec les autres. Les aptitudes reliées à la communication sociale sont centrales dans le développement d’un enfant, lui permettant notamment d’exprimer ses émotions, de partager ses observations du quotidien, de fonctionner en groupe, de suivre des consignes, etc.

Il va sans dire qu’un enfant qui présente des difficultés langagières peut se sentir limité dans sa capacité à interagir avec ses camarades et avec les adultes, puisqu’il ne se sent pas en mesure de bien se faire comprendre. À la garderie, alors que les occasions d’interactions sont nombreuses, un enfant peut au contraire avoir tendance à rester en retrait et à s’isoler afin de limiter celles-ci. Il risque aussi de moins prendre la parole en groupe que les autres enfants de son âge.

Les signes à surveiller sur le plan socioaffectif

L’enfant qui jongle avec de telles difficultés peut ressentir une réelle frustration du fait de ne pas pouvoir exprimer clairement ce qu’il ressent et ce qu’il pense. Voici quelques effets possibles sur les interactions sociales :

  • Une timidité excessive, c’est-à-dire que l’enfant a tendance à s’isoler et à jouer tout seul.
  • L’expression de la frustration par des gestes plutôt que par des mots, par exemple pousser un camarade ou lui arracher un jouet des mains à la place d’exprimer son mécontentement par des mots.
  • Un désir moindre pour les interactions ; ce sont plus souvent les autres enfants qui viennent vers lui.
  • Des colères et crises plus fréquentes, à cause de la frustration vécue au quotidien.

Ces signes ne doivent pas être ignorés. Si vous souhaitez creuser davantage au sujet du lien qui unit le développement langagier chez le jeune enfant et les habiletés sociales, nous vous recommandons la lecture de cet article.

Quels sont les impacts des difficultés langagières à l’école ?

Avant tout, soulignons qu’il est courant que les difficultés langagières chez les jeunes émergent ou soient remarquées lors de l’entrée à l’école. En effet, les activités académiques demandent un niveau plus soutenu et l’enfant a plus d’interactions avec des adultes qui ne sont pas ses parents.

Un rôle central en lecture et en écriture

Le langage joue un rôle essentiel dans le processus d’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Les enfants ayant des difficultés langagières peuvent rencontrer des obstacles considérables dans l’acquisition de ces compétences fondamentales. La compréhension du langage, la capacité à déchiffrer les mots, à saisir le sens des phrases et à exprimer ses propres idées à l’écrit sont tous des aspects intimement liés au développement langagier. Les difficultés dans ces domaines peuvent entraver la maîtrise de la lecture et de l’écriture, compromettant ainsi la réussite scolaire.

Comparaison avec les pairs et impacts sur la confiance

À l’âge scolaire, les enfants sont naturellement enclins à se comparer à leurs pairs. Ceux qui ont des difficultés langagières peuvent ressentir une différence par rapport à leurs camarades en matière de communication, d’expression orale et de compréhension. Cette comparaison constante peut entraîner une baisse de confiance en soi, alimentant un cercle vicieux où le manque de confiance peut à son tour entraver le processus d’apprentissage. L’enfant peut éviter de participer en classe, hésiter à poser des questions, ou même se retirer socialement, ce qui affecte son engagement à l’école.

Énergie allouée aux aspects sociaux plutôt qu’aux activités académiques

Les enfants qui font face à des difficultés langagières peuvent consacrer une part significative de leur énergie aux aspects sociaux de la vie scolaire. La nécessité de composer avec le rejet, les moqueries ou le sentiment de ne pas être compris peut devenir une source constante de stress. Cet accent mis sur les relations sociales peut détourner l’attention et l’énergie de l’enfant des activités académiques. En conséquence, moins d’énergie est disponible pour se concentrer sur les tâches scolaires. Cela crée un déséquilibre où les difficultés langagières peuvent avoir des répercussions négatives non seulement sur le plan social, mais également sur le cheminement global de l’enfant à l’école.

Dans cet article, vous retrouverez plus d’informations sur les difficultés langagières chez les enfants d’âge scolaire.

Quel soutien pour un enfant qui présente des difficultés langagières ?

Surveiller les signes et les manifestations des difficultés langagières lors des contacts sociaux de votre enfant et aussi lors de son entrée à l’école primaire, c’est réellement important ! En cas d’inquiétudes, la première chose à faire est de parler avec l’éducatrice ou l’enseignante du jeune. Cette dernière le voit en effet évoluer au quotidien. Elle peut donc partager ses précieuses observations quant aux interactions et à la participation de l’enfant, afin d’aiguiller les parents quant au besoin de consulter.

L’orthophoniste est la professionnelle de la communication et du langage sous toutes ses formes. Lorsqu’on suspecte qu’un enfant rencontre des difficultés langagières, le processus débute par une évaluation. Celle-ci vise à dresser le portrait des compétences langagières actuelles de l’enfant, y compris la compréhension, l’expression orale, le vocabulaire, etc. Sur la base des conclusions de l’évaluation, l’orthophoniste élabore un plan de traitement individualisé, qui prend en compte les forces et les défis particuliers de l’enfant.

Ensuite, les séances avec l’orthophoniste sont des moments clés du processus. Pendant ces rencontres régulières, l’orthophoniste travaille directement avec l’enfant pour renforcer ses compétences langagières. Des activités ludiques sont intégrées pour rendre l’apprentissage interactif et engageant. La collaboration avec les parents est une composante essentielle de la prise en charge. Les orthophonistes fournissent des conseils aux parents quant à la manière de soutenir le développement langagier de leur enfant à la maison. Des stratégies spécifiques, des jeux interactifs et des recommandations personnalisées peuvent être suggérés pour renforcer les compétences langagières en dehors des séances.

 

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Approuvé par Geneviève Fily-Paré
Diplômée de la maitrise en orthophonie à l’université Laval, Geneviève y a également complété un baccalauréat en Service social.
Geneviève Fily-Paré, M.Sc.O(C) Orthophoniste

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