La dysphonie spasmodique

La dysphonie spasmodique, bien que méconnue du grand public, représente un défi majeur pour ceux qui en souffrent, affectant directement leur capacité à communiquer efficacement. Dans cet article, nos orthophonistes du Centre Mosaïque de Québec vous accompagnent dans la compréhension de cette condition, en mettant en lumière ses répercussions directes sur la voix ainsi que les approches thérapeutiques disponibles pour mieux vivre avec celle-ci.

Production de la voix : un peu de théorie

Pour produire la voix, le système respiratoire joue un rôle central. En effet, les sons sont produits lorsqu’on expire l’air et que le diaphragme, un gros muscle se trouvant à la base des poumons dans la cage thoracique, se relâche. Cela entraine une augmentation de la pression de l’air dans les poumons, qui est alors expulsé vers la bouche. Au passage, l’air fait vibrer les cordes vocales situées dans le larynx. De plus, lorsqu’on parle, les cordes vocales se referment à cause de la contraction de certains muscles.

Ainsi, c’est la combinaison entre le positionnement des cordes vocales et le passage de l’air qui permet de produire les sons de la voix. En modifiant la contraction des muscles et des cordes vocales, on peut par exemple modifier sa hauteur.

Qu’est-ce que la dysphonie spasmodique ?

La dysphonie spasmodique est un trouble vocal caractérisé par des spasmes involontaires des muscles de la gorge qui sont impliqués dans la production de la voix. Ces spasmes perturbent le flux d’air nécessaire pour produire des sons vocaux fluides et clairs. Les personnes atteintes de cette condition peuvent présenter différents symptômes vocaux, par exemple :

• Des ruptures de la voix, c’est-à-dire que celle-ci peut être réduite à un murmure ou s’éteindre complètement au milieu d’une phrase.
• La voix peut sembler tendue, étranglée, saccadée ou hachée.
• L’intensité de la voix pour être réduite à un chuchotement et on observe des variations dans le ton vocal.
• La personne doit faire des efforts excessifs pour parler.

Les symptômes de la dysphonie spasmodique peuvent se manifester de manière plus prononcée lors de situations stressantes. Cependant, il est important de souligner que les fonctions du larynx ne sont pas perturbées lors de la respiration ou de la déglutition. C’est également le cas pour les aspects émotionnels du langage, comme rire ou pleurer, sur lesquels la dysphonie spasmodique n’a généralement pas d’impact.

Les causes de la dysphonie spasmodique

Les causes exactes de la dysphonie spasmodique ne sont pas entièrement comprises, mais il est suggéré que des anomalies dans les signaux nerveux contrôlant les muscles de la voix peuvent jouer un rôle. Le stress à long terme et les traumatismes vocaux répétés, liés notamment à un surmenage vocal, pourraient aussi être à l’origine de cette condition. On croit également que les troubles neurologiques et les maladies neurodégénératives peuvent contribuer à son développement.

Qui est à risque ?

Comme mentionné, les causes de la dysphonie spasmodique sont encore imprécises au sein de la communauté scientifique. Néanmoins, on sait que sa prévalence augmente à l’âge adulte, vers le milieu de la vie. De plus, les femmes sont généralement plus affectées par cette condition que leurs homologues de sexe masculin.

Consultation en orthophonie : pourquoi est-ce important ?

Si vous pensez être atteint de dysphonie spasmodique ou si vous présentez des symptômes similaires, consulter une orthophoniste est crucial. Les orthophonistes sont des professionnelles de la santé spécialisées dans l’évaluation et le traitement des troubles de la communication, y compris les troubles vocaux comme la dysphonie spasmodique. Ils peuvent réaliser des évaluations approfondies pour établir un diagnostic précis et recommander un plan de traitement personnalisé.

Tests diagnostiques & thérapie vocale pour dysphonie spasmodique

Lors de la consultation en orthophonie, différents tests peuvent être effectués pour évaluer la qualité vocale, la coordination des muscles de la voix et d’autres aspects liés à la production de cette dernière. Ces tests aident à confirmer le diagnostic de dysphonie spasmodique et à guider le processus thérapeutique.

Lorsqu’un diagnostic est posé par l’orthophoniste, la thérapie vocale devient un élément essentiel du traitement de la dysphonie spasmodique. Elle vise à enseigner des techniques de relaxation, de respiration et de contrôle vocal pour minimiser les spasmes et améliorer la qualité de la voix. Les séances de thérapie peuvent également inclure des exercices spécifiques pour renforcer les muscles vocaux et améliorer la fluidité de la parole.

Y’a-t-il d’autres avenues de traitements qui sont possibles ?

Au-delà de la thérapie vocale en orthophonie, des interventions chirurgicales peuvent permettre de modifier le fonctionnement des nerfs et des muscles de la gorge, lesquels sont à l’origine de la production des spasmes. De plus, l’injection de toxine botulique (le Botox) est reconnue comme traitement permettant de contrôler les symptômes. En effet, ces injections visent à réduire l’activité des muscles qui sont à l’origine des spasmes. Il s’agit néanmoins d’une solution temporaire et qui doit être administrée régulièrement, puisque les effets du Botox s’estompent après quelques mois. Malgré cet aspect, les associations médicales, comme le American Academy of Otolaryngology–Head and Neck Surgery, reconnaissent l’efficacité de cette approche thérapeutique. Enfin, des thérapies manuelles, comme des massages visant spécifiquement les muscles de la gorge, peuvent aussi apporter un soulagement des tensions et des symptômes.

Finalement, on comprend que la dysphonie spasmodique est une condition qui peut avoir un impact significatif sur le quotidien. Heureusement, des interventions appropriées en orthophonie peuvent aider à gérer efficacement les symptômes et à améliorer la communication. Si vous ou un proche rencontrez des difficultés vocales persistantes, n’hésitez pas à consulter nos orthophonistes à Québec dans le but d’obtenir une évaluation et un soutien adaptés.