Avec le vieillissement de la population, nous faisons face à de nouveaux enjeux de santé publique, dont l’importance de maintenir une bonne santé cognitive, même à un âge plus avancé. Dans cet article, nous souhaitions aborder le sujet, en donnant une définition de la santé cognitive et en vous parlant de stratégies qui peuvent permettre d’en ralentir le déclin.
Les fonctions cognitives : nécessaires au maintien de l’autonomie
Le vieillissement est un phénomène auquel personne n’échappe. Bien entendu, celui-ci a des effets sur la santé physique : apparition de rides, douleurs articulaires, diminution de la force physique, du tonus musculaire et de l’équilibre, etc. Cependant, il ne faut pas non plus négliger les effets du vieillissement sur le cerveau et sur les différentes fonctions cognitives.
Avec le vieillissement, on observe une diminution du nombre de neurones et de synapses au sein du cerveau. Ces dernières représentent des connexions qui permettent la transmission des informations entre les neurones. Ainsi, les changements dans les structures cérébrales entrainent inévitablement des impacts sur la santé cognitive.
La santé cognitive fait référence aux aptitudes qui nous permettent de penser, d’apprendre, et de retenir des informations et de résoudre des problèmes. Le vieillissement entraine une diminution des fonctions cognitives. Ces dernières font notamment référence à :
- L’attention : la capacité à se concentrer à la réalisation d’une tâche, ou de plusieurs tâches simultanément.
- La mémoire : la capacité à retenir des informations données à l’oral, sous forme de texte, ou perçues par les sens, et ce, à court, moyen ou long terme.
- La mémoire de travail : être en mesure de conserver temporairement des informations et de les manipuler, notamment pour résoudre un problème.
- Les fonctions exécutives : il s’agit d’un ensemble de processus cognitifs nous permettant d’organiser, de planifier et de réguler nos pensées et nos actions afin d’atteindre un objectif.
- La cognition sociale : cet aspect concerne les relations avec les autres, comme la compréhension de leurs émotions, des signes associés à la communication non verbale, etc.
Des conséquences qui peuvent être exacerbées par des maladies cognitives
Il va sans dire que la diminution des fonctions cognitives risque d’avoir des impacts sérieux sur le quotidien d’une personne vieillissante. Il peut devenir plus compliqué d’accomplir les tâches quotidiennes de façon sécuritaire dans le but de combler les besoins de base. Le déclin cognitif affecte en effet la mémoire, l’orientation dans l’espace, la planification, etc.
Le déclin cognitif est inhérent au vieillissement. Cependant, le déclin et ses conséquences peuvent être exacerbés en cas de démence ou d’autres maladies neurocognitives, comme la maladie d’Alzheimer. Les impacts sur la santé cognitive risquent alors de s’en trouver précipités, ce qui peut entrainer de réels problèmes sur les capacités d’une personne à continuer à s’adonner aux activités de son quotidien.
Comment prévenir le déclin cognitif ?
Tout au long de la vie, de petits changements dans les habitudes de vie peuvent s’additionner et faire une réelle différence dans la prévention du déclin des fonctions cognitives. Voici quelques exemples, que tout le monde devrait considérer pour préserver sa santé.
Réduire les risques de maladies cardiovasculaires
Les maladies cardiovasculaires peuvent être à l’origine d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). Ces derniers peuvent entrainer des dommages sérieux à différentes parties du cerveau, et donc un risque de complications qui peuvent avoir des conséquences sur les capacités cognitives.
Ainsi, il est pertinent de connaître son risque personnel pour ces maladies. En parlant avec un médecin, il est possible de trouver des moyens concrets de les contrôler afin de réduire le risque d’AVC. Une médication peut être nécessaire, mais il faut aussi agir sur certains facteurs de risque comme le tabagisme ou d’autres maladies comme le diabète, qui peuvent entrainer des complications pour la santé cardiovasculaire.
Adopter de saines habitudes alimentaires
« Que l’alimentation soit ta première médecine ». C’est ce qu’affirmait Hippocrate, un médecin de la Grèce Antique. Déjà à cette époque lointaine, on avait conscience de l’importance d’une saine alimentation pour préserver la santé. De saines habitudes alimentaires font partie intégrante de la prévention et de la prise en charge de plusieurs maladies, dont les pathologies cardiovasculaires et plusieurs types de cancers. Une saine alimentation pourrait également, selon certaines études, aider à réduire les risques de démence et de troubles neurocognitifs.
Être actif physiquement
À tout âge, les bienfaits du sport sont nombreux. Or, la pratique régulière d’activités physiques variées revêt une importance particulière chez les personnes vieillissantes.
Les impacts sur la condition physique sont nombreux : maintien de la force musculaire et de l’endurance, amélioration de l’équilibre (et prévention des chutes), amélioration du niveau d’énergie et de l’humeur générale, etc. Ultimement, ces effets permettent à une personne de continuer à faire les activités qui sont importantes pour elles, et donc à rester plus active. Les bienfaits d’un mode de vie actif sont à considérer pour la prévention de nombreuses maladies.
Garder son cerveau actif
Comme les muscles de notre corps, notre cerveau doit s’exercer régulièrement pour se « maintenir en forme ». Cela permet de ralentir la diminution de nombre de neurones et des connexions au sein du cerveau, afin de prévenir le déclin cognitif.
S’adonner à de nouveaux loisirs, apprendre une langue ou un instrument de musique… Ce sont toutes des façons de mettre les capacités cérébrales au défi et de favoriser la création de nouvelles connexions au sein du cerveau. S’adonner aux loisirs qu’on aime et faire du bénévolat sont d’autres bonnes façons de s’occuper efficacement l’esprit.
Maintenir des contacts sociaux
Ce n’est plus un secret : l’isolement social est un véritable fléau pour les aînés. La diminution des contacts sociaux a des effets néfastes sur les capacités physiques et aussi sur les capacités cognitives des personnes vieillissantes. Cette diminution risque de les pousser davantage vers l’isolement, puisque les personnes âgées peuvent alors craindre ne plus avoir la force de sortir ou de s’adonner à leurs activités. L’isolement social représente donc une spirale néfaste, dont il ne faut pas négliger les effets.
En ce sens, il est important de maintenir des contacts avec les amis et les membres de la famille. S’inscrire à des cours en groupe est une excellente manière d’entretenir des liens avec des personnes qui partagent les mêmes intérêts. Le bénévolat permet aussi de maintenir des contacts sociaux importants, tout en s’avérant très valorisant en ce qui a trait à l’épanouissement et au sentiment d’accomplissement, des aspects non négligeables pour la santé mentale.
Rappelons que ce sont les habitudes qu’on adopte tout au long de notre vie qui finissent par s’additionner. À long terme, celles-ci procurent des bénéfices concrets pour le maintien de la santé physique, de la santé mentale, et donc des fonctions cognitives.