Dans le tourbillon quotidien de la parentalité, il n’est pas rare de se questionner sur les étapes du développement de nos tout-petits. Le rôle des orthophonistes devient crucial lorsque des inquiétudes émergent quant à la coordination des mouvements nécessaires à la production de la parole, de même qu’à l’alimentation. Cet article plonge dans le vif du sujet, en abordant les défis que peuvent rencontrer les jeunes enfants à cet égard. Explorez avec nous les causes potentielles d’un trouble d’articulation et découvrez comment une évaluation en orthophonie peut apporter des réponses claires et des solutions concrètes.
Qu’est-ce qu’un trouble d’articulation ?
Lorsqu’un jeune enfant commence à parler de manière plus intelligible, autour de 2 ou 3 ans, il arrive que les parents s’inquiètent de voir celui-ci babiller. Parfois, on peut avoir l’impression qu’un enfant ne positionne pas bien sa langue ou qu’il n’utilise pas adéquatement les autres structures nécessaires à la production de la parole. De plus, des difficultés peuvent aussi être visibles lors de l’alimentation. En effet, le jeune peut sembler avoir de la difficulté à bouger les aliments à l’intérieur de la bouche, notamment pour les mastiquer. Qui plus est, il peut lui sembler ardu de pousser le bol alimentaire (la bouillie d’aliments broyés par la mastication) vers le fond de sa bouche pour l’avaler.
Ces difficultés peuvent être causées par une programmation incorrecte des muscles nécessaires à la production de la parole. En d’autres mots, c’est comme si le cerveau envoyait les signaux vers ceux-ci pour les activer, mais que les signaux n’étaient pas correctement reçus ou interprétés.
Quelles en sont les causes ?
Il faut savoir que les troubles d’articulation qui entrainent de telles difficultés peuvent être classés en trois grandes catégories :
- L’apraxie de la parole : il s’agit d’un trouble neuromoteur qui affecte la capacité du cerveau à planifier et à programmer les sons qui sont nécessaires pour produire la parole. L’enfant semble alors faire de gros efforts pour articuler, il peut faire des erreurs articulatoires, et la prosodie peut aussi être affectée (rythme et débit de la parole).
- La dysarthrie : il s’agit plutôt d’un trouble de l’élocution qui affecte les muscles responsables de la production de la parole. Celui-ci est causé par une atteinte des neurones moteurs, souvent en lien avec une déficience physique, par exemple la paralysie cérébrale. Il peut alors y avoir un manque de contrôle de la langue et d’activation des cordes vocales. L’élocution, le rythme et le débit de parole ainsi que le volume de la voix peuvent tous être affectés. On peut aussi remarquer une dysphagie, soit une difficulté à avaler la salive et les aliments.
- Des retards dans le développement de la musculature : ceux-ci ne sont pas nécessairement liés à un trouble, comme ceux mentionnés juste avant.
L’évaluation orthophonique : d’une première importance en cas de trouble d’articulation
Lorsqu’on remarque de difficultés comme celles mentionnées précédemment chez un jeune enfant, il est important d’aller chercher l’avis d’une experte de la parole, en l’occurrence l’orthophoniste. En effet, son expertise couvre aussi le fonctionnement des muscles et des structures qui sont alors sollicités.
Par différents exercices et par des activités ciblées, l’orthophoniste va alors évaluer certains aspects précis chez le jeune enfant, notamment :
- Vérifier si les structures comme les lèvres, les muscules des mâchoires et la langue semblent présenter des signes de faiblesse.
- Valider la coordination des mouvements de la bouche. On peut y arriver en demandant à l’enfant de faire des mouvements simples, comme bouger sa langue de tous les côtés, pincer ses lèvres, etc.
- Évaluer la coordination des séquences de mouvements pour la production de la parole. L’enfant peut alors répéter une séquence de syllabes le plus rapidement possible.
- Solliciter les muscles et les différentes structures dans des actions du quotidien, comme boire en utilisant une paille.
À la suite de son évaluation, l’orthophoniste pourrait recommander des séances pour travailler davantage certains aspects avec l’enfant. Des exercices à faire au quotidien peuvent aussi être suggérés à l’enfant et à ses parents. Bref, tous les conseils personnalisés seront prodigués pour aider le jeune à faire face aux difficultés qu’il rencontre en lien avec son trouble d’articulation.
Des exercices et des activités pour stimuler la fonction oromotrice
Voici quelques suggestions d’activités très simples à faire avec les jeunes enfants pour les aider à développer les fonctions oromotrices, notamment en renforçant les muscles et leur coordination.
- Boire avec une paille : c’est un geste d’apparence simple, qui stimule néanmoins l’ensemble des structures buccales et faciales.
- Faire des grimaces : faire des grimaces et des expressions faciales amusantes devant le miroir est une bonne façon de stimuler certains muscles du bas du visage.
- Souffler des bulles de savon : c’est une activité amusante, qui permet de stimuler les lèvres et les muscles des joues.
- Sucer une sucette : on peut demander à l’enfant de le faire en positionnant sa langue de différentes façons, afin d’améliorer la force de cette dernière. L’apport de la langue dans la production de la parole est central.
Finalement, rappelez-vous que si vous remarquez des difficultés chez votre enfant, il est préférable de venir consulter les orthophonistes du Centre Mosaïque de Québec. Une intervention précoce et personnalisée permet de prendre en charge les difficultés, qu’elles soient causées par un retard de développement ou un réel trouble d’articulation.