Le casse-tête de la double exceptionnalité : quand l’orthophoniste aide à faire le lien

La double exceptionnalité qui se traduit par une facilité à l'école

Certains enfants brillent par leur curiosité, leur logique ou leur vocabulaire impressionnant. Pourtant, derrière cette vivacité intellectuelle se cachent parfois des difficultés bien réelles : des problèmes de communication, d’attention, de lecture ou d’interactions sociales. Ces enfants, à la fois doués et en difficulté, présentent ce qu’on appelle une double exceptionnalité.

Souvent mal comprise, la double exceptionnalité peut ralentir le diagnostic de difficultés ou d’un trouble, créer de la détresse chez l’enfant, en plus de compliquer son parcours scolaire. Dans ce contexte, l’orthophoniste joue un rôle clé pour comprendre le profil unique de l’enfant et guider son entourage vers des interventions adaptées.

Comprendre la double exceptionnalité : quand les forces brouillent les cartes

La double exceptionnalité désigne la présence conjointe d’un haut potentiel intellectuel et d’un ou de plusieurs troubles du développement ou d’apprentissage. Il peut s’agir, par exemple, d’un trouble développemental du langage, d’un trouble de la lecture, d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA) ou encore d’un TDA/H.

Les données précises sur cette réalité au Québec ou au Canada demeurent limitées, mais la littérature spécialisée permet d’en brosser un portrait général. On estime qu’environ 2 % à 5 % des personnes douées composent aussi avec un trouble neurodéveloppemental ou trouble d’apprentissage.

Ces profils complexes peuvent passer sous le radar. Pourquoi ? Parce que les forces de l’enfant compensent parfois ses difficultés, masquant des signes pourtant importants. À l’inverse, des comportements liés à son trouble peuvent faire oublier ses compétences remarquables. Résultat : l’enfant n’est ni reconnu dans ses forces, ni suffisamment soutenu face à ses défis.

Si cela vous intéresse, nous avons partagé plus d’informations sur le profil des enfants doublement exceptionnels dans cet autre article sur notre blogue.

L’évaluation orthophonique : révéler les nuances du langage

Dans ce dédale de contradictions, l’évaluation orthophonique devient importante pour permettre de mettre en lumière une image plus fidèle du fonctionnement de l’enfant. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’orthophoniste ne travaille pas uniquement la prononciation ou les difficultés de langage apparentes. En effet, son regard va bien au-delà de ces aspects !

Lors d’une évaluation, l’orthophoniste explore plusieurs dimensions du langage, telles que :

  • La compréhension du langage oral et écrit ;
  • Les aptitudes langagières (vocabulaire, structure des phrases, organisation des idées) ;
  • Les habiletés de communication sociale (langage non verbal, conversation, inférences, etc.)
  • Le développement du discours narratif et du raisonnement verbal ;
  • Etc.

Ce travail rigoureux permet de détecter, par exemple, un enfant très loquace qui utilise des mots complexes, mais qui en parallèle peine à structurer un récit ou à comprendre une consigne implicite. Ou encore, un enfant qui maîtrise bien les règles de grammaire, mais qui évite les interactions sociales parce qu’il saisit mal les signes non-verbaux.

Les observations faites en orthophonie, combinées à des outils standardisés et à une collaboration avec d’autres professionnels, permettent de dresser un portrait nuancé et global de l’enfant.

L’orthophoniste : un pont entre les forces et les défis

L’une des forces de l’intervention orthophonique est sa capacité à faire le lien entre les différentes sphères du développement de l’enfant. En mettant en lumière les forces cognitives et les faiblesses langagières, l’orthophoniste contribue à :

  • Expliquer le profil atypique de l’enfant aux parents, aux enseignants et aux autres intervenants ;
  • Recommander des stratégies concrètes pour soutenir la communication, le langage, la lecture ou les relations sociales ;
  • Proposer des pistes d’adaptation sur le plan scolaire, en tenant compte des besoins particuliers de l’enfant (ex. : temps supplémentaire, enrichissement, encadrement différencié) ;
  • Valoriser les compétences de l’enfant afin de renforcer son estime de soi, souvent fragilisée par les incompréhensions répétées.

Grâce à sa posture bienveillante et à son expertise en communication, l’orthophoniste joue un rôle pivot dans l’accompagnement des enfants doublement exceptionnels.

Mieux les comprendre la double exceptionnalité pour mieux accompagner

La double exceptionnalité pose un défi aux adultes qui entourent l’enfant : comment soutenir les difficultés qu’il rencontre tout en nourrissant son potentiel ? L’orthophoniste contribue à cette mission en mettant en mots la réalité complexe de ces jeunes et en outillant leurs familles et les intervenants scolaires.

Au Centre Mosaïque de Québec, notre équipe est formée pour reconnaître ces profils particuliers et intervenir de manière personnalisée. Si vous avez des doutes sur le développement du langage de votre enfant ou si vous suspectez un décalage entre ses compétences et le feedback que vous recevez de la part de son enseignant, par exemple, n’hésitez pas à nous contacter. Une évaluation peut être le premier pas vers une meilleure compréhension de la situation de votre jeune, afin de lui offrir un accompagnement à la hauteur de ses talents et de son unicité.

Approuvé par Geneviève Fily-Paré
Diplômée de la maitrise en orthophonie à l’université Laval, Geneviève y a également complété un baccalauréat en Service social.
Geneviève Fily-Paré, M.Sc.O(C) Orthophoniste

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