La dyspraxie verbale, ou apraxie de la parole chez l’enfant est un trouble neurologique qui affecte la capacité à planifier et à coordonner les mouvements nécessaires pour produire des sons, des syllabes et des mots. Ce trouble peut rendre la communication difficile, voire frustrante, pour les enfants qui en sont atteints et leurs familles. Dans cet article, nous explorerons les caractéristiques distinctives de la dyspraxie verbale. Nos orthophonistes de Québec en profitent pour vous expliquer ce qui différencie les interventions pour aider ces enfants à surmonter les défis liés à ce trouble.
Qu’est-ce que la dyspraxie verbale ?
La dyspraxie verbale est un trouble moteur de la parole. Les enfants atteints ont une fonction musculaire normale, mais ils éprouvent des difficultés à planifier et à exécuter les mouvements nécessaires pour parler. Ce trouble se manifeste par des erreurs inconstantes, des transitions difficiles entre les sons et les syllabes qui rendent la parole saccadée, ainsi que par des erreurs dans la prosodie.
Découvrez-en plus sur les manifestations de la dyspraxie verbale chez l’enfant dans cet autre article sur notre blogue.
Ces particularités rendent souvent la parole de l’enfant difficile à comprendre, ce qui risque d’affecter sa capacité à interagir efficacement avec les autres. Les difficultés sur le plan social peuvent également se traduire par une baisse de son estime personnelle.
Pourquoi une intervention orthophonique spécifique est-elle nécessaire ?
Contrairement à d’autres troubles phonologiques ou articulatoires, la dyspraxie verbale nécessite une approche thérapeutique distincte. L’intervention orthophonique pour ces enfants se concentre sur le développement des schémas moteurs nécessaires à la production de la parole. Les orthophonistes utilisent donc des stratégies adaptées pour répondre aux besoins uniques de chaque enfant.
Facteurs clés d’une thérapie appropriée pour la dyspraxie verbale chez l’enfant
Les approches thérapeutiques pour la dyspraxie verbale doivent se concentrer sur :
- Enchaînements dynamiques de la parole : la difficulté principale réside dans la combinaison fluide des sons et des syllabes. La thérapie doit viser à améliorer ces transitions pour rendre la parole plus naturelle.
- Influence des facteurs externes : la performance de la parole d’un enfant peut varier en fonction de la pression communicationnelle et de la complexité de la tâche. Reconnaître que l’enfant peut produire certains sons ou mots de manière incohérente, surtout en situation de stress, est crucial.
- Symptômes langagiers associés : environ 50 % des enfants atteints de dyspraxie verbale présentent également un trouble du langage.
- Prosodie et intonation : les enfants atteints ont souvent des rythmes de parole atypiques, ce qui peut rendre leur élocution robotique ou hachée. L’intégration d’un entraînement à la prosodie peut améliorer le flux naturel de leur parole.
- Dyspraxies associées : certains enfants peuvent également présenter une dyspraxie motrice, affectant la planification des mouvements en général. Dans ces cas, une collaboration avec d’autres professionnels de la santé, comme les ergothérapeutes, peut être nécessaire.
Les particularités de l’approche thérapeutique chez les enfants qui ont une dyspraxie verbale
Compte tenu des défis de planification motrice de la dyspraxie, une thérapie efficace doit :
- Mettre l’accent sur la répétition et la pratique : une pratique fréquente et répétée des cibles de parole (mots, phrases) est essentielle. Les enfants doivent effectuer de nombreuses répétitions pendant chaque séance pour renforcer les compétences de planification motrice.
- Intégrer les principes de l’apprentissage moteur : la thérapie doit se concentrer sur les mouvements spécifiques impliqués dans la parole, en aidant les enfants à produire une parole plus claire et plus précise grâce à une pratique structurée.
- Utiliser des indices multisensoriels : l’utilisation d’indices visuels, auditifs et tactiles peut soutenir le processus d’apprentissage de l’enfant.
Miser sur le succès de l’enfant lors des exercices thérapeutiques : une priorité
Miser sur le succès de l’enfant dans les exercices thérapeutiques pour la dyspraxie verbale est essentiel pour maintenir sa motivation et favoriser ses apprentissages moteurs. Les enfants atteints de dyspraxie verbale peuvent se sentir rapidement découragés par les difficultés à produire des sons ou à enchaîner des mots. En adaptant les exercices à leur niveau, ils peuvent vivre des réussites fréquentes, ce qui renforce leur confiance en eux et leur envie de persévérer. Cette approche positive aide à créer une mémoire motrice solide, en permettant au cerveau de consolider des schémas corrects de planification et d’exécution des mouvements nécessaires à la parole.
De plus, des réussites régulières encouragent l’enfant à s’impliquer activement dans le processus thérapeutique. Une progression graduelle basée sur des exercices réalisables garantit que chaque étape franchie contribue à des améliorations durables, tout en réduisant le risque de frustration. En valorisant chaque succès, on associe la thérapie à une expérience positive, ce qui favorise à la fois l’apprentissage et la collaboration entre l’enfant, ses parents et l’orthophoniste. Cette dynamique encourage l’enfant à relever de nouveaux défis et à progresser de manière continue.
Au Centre Mosaïque de Québec, nos orthophonistes sont formés pour offrir des interventions qui respectent les besoins uniques de chaque enfant. Si vous pensez que votre enfant présente des signes de dyspraxie verbale, n’hésitez pas à nous contacter pour une évaluation. Ensemble, nous pouvons travailler pour surmonter les obstacles à la communication et permettre à votre enfant de s’épanouir pleinement.